Une nouvelle année débutant pour beaucoup par de bonnes résolutions, il s’agissait de se demander sur quoi repose une telle nécessité de progresser, si une amélioration dans l’absolu est possible et si devenir meilleur n’est pas avant tout un impératif collectif.
Alors que les élèves se sont rapidement mis d’accord sur le fait qu’être meilleur suppose toujours un critère précis (et que l’expression, dans un sens absolu, n’était pas recevable), le ton est devenu plus polémique lorsqu’il s’est agi de savoir si devenir meilleur, voire le meilleur, supposait nécessairement de dominer autrui. Si oui, alors la nécessité de devenir le meilleur signifie devenir « plus mauvais » d’un point de vue moral. Ainsi, quelques élèves affirmèrent, comme Machiavel dans Le Prince, que pour conserver son pouvoir par exemple, il faut sembler être bon, sans avoir peur d’être parfois le pire des individus.
D’autres, au contraire, ont considéré que devenir meilleur permettait, en devenant un modèle par exemple, de contribuer à l’amélioration d’autrui et de la société dans son ensemble. Ils étaient alors d’accord avec Kant, lorsqu’il affirme, dans Idée d’une histoire universelle d’un point de vue cosmopolitique, que la compétition entre les individus : « excite alors toutes les forces de l’homme, […] le conduit à triompher de son penchant à la paresse et, mu par l’ambition, la soif de dominer ou de posséder, à se tailler une place parmi ses compagnons ».
De nombreux élèves ont toutefois voulu souligner qu’il était possible de renoncer à la compétition au profit d’une collaboration dont chacun tirerait un bénéfice. Ainsi, devenir meilleur supposerait finalement de devenir meilleurs (au pluriel, cette fois), collectivement.
Tous les élèves du lycée sont invités à venir participer au prochain café philosophique, dont le sujet et la date vous seront bientôt communiqués.
ARMBRUSTER Julien
Professeur de philosophie «
