Ce mercredi 18 janvier à 18h, le lycée a accueilli Monsieur Emane, avocat et professeur de droit à la faculté de Nantes, et Monsieur Rossatanga-Rignault, professeur de droit à l’Université Omar Bongo de Libreville, pour une conférence dans le cadre d’un café philosophique et du projet Lambaréné organisé par Madame Laupa, Proviseure adjointe, Madame N’Gadi, CPE, Monsieur Germain et Monsieur Julien.
Le point du débat était principalement de voir s’il est possible de traiter de la figure du Docteur Schweitzer comme d’un sujet encore colonial. A l’issue d’un visionnage de deux extraits filmographiques, documentaire INA et production Le Grand Blanc de Lambaréné, nos locuteurs d’honneur, à l’instar du Grand Docteur dans le premier extrait, ont mis en doute cette hypothèse, en avançant que d’en traiter de la sorte serait encore « parler européen ».
Après une reprise concise et précise du cadre historique de l’installation de Schweitzer à Lambaréné, il a été posé des problèmes qui se cristallisent par la mémoire du Docteur de la mission : comment parler de culture en Europe et au Gabon quand on n’a pas la même conception de la nature ni de l’intégration de l’homme dans son milieu ou son environnement. On retiendra une précision édifiante de Monsieur Rossatanga-Rignault : « Ne pas entrer dans le règne de la nature, c’est certainement ne pas entrer dans l’histoire. » Et, en complément, on retiendra aussi le problème bien posé par Emane : « Comment parler d’un nganga blanc, quand le lexique chromatique des langues ne désigne pas les mêmes phénomènes de couleur, y compris ceux de la peau. »
La parole a été donnée aux participants, invités, parents d’élèves, personnels et élèves. Tous manifestant un commun intérêt pour cette figure qui provient d’un passé qui ne passe pas, et dont il faut pouvoir parler, sans tabou.
Nous remercierons bien entendu encore nos invités d’honneur, mais aussi Madame Gueye, DAF, pour avoir organisé cette rencontre, et Madame Dovy, sans qui cette rencontre entre tous les partenaires de cette discussion n’aurait pu être possible.